Les wasahas dans tous leurs états

Petit florilège des initiatives du wasaha (homme blanc) sous les tropiques :
- 2 jeunes wasahas volontaires pour de l'animation francophone dans un petit village a 2 heures de taxi brousse de la ville et où il n'y a ni eau courante, ni electricité et encore moins de voitures... débarquent avec une carte du métro de Paris pour montrer aux enfants comment se repérer dans cette grande ville... "c'est comme plein de char à zébus, mais sous terre".

- 3 édudiants en medecine font de la prevention contre le Sida. Succès inespéré : les enfants de 5 ans jusqu'aux vieilliards écoutent patiemment les explications et attendent la distribution de préservatifs. Le lendemain, la pêche au tazar a été inespérée également, les capotes font de très bons leurres pour la pêche. L'histoire ne dit pas si cela a eu un impact sur la reproduction du poisson à St Augustin.

- Une wasaha installée depuis peu recueille un petit oiseau blessé pour le soigner et donne 20 cts d'euros (500 Ar) au petit malgache qui lui a apporté. Le lendemain ce sont 6 enfants qui lui apportent quatre oiseaux dont deux aigrettes, tous en mauvais état que les enfants lui rapportent. Ils les avaient attrapés et leur avaient cassé leurs pattes pour récupérer un peu d'argent !

- Pour finir, un incinérateur a été mis en place par une association. Mais le projet ne comprenait que la construction de l'incinérateur dans un champ où les villageois déposaient leurs ordures sans suivi local. Résultat, ils continuent à déposer leurs déchets autour de l'incinérateur qui "flambant" neuf, n'a jamais servi que d'abris de luxe à quelques chèvres.

Dur, dur ! Persévérance est mère de réussite.

Nous travaillons en deux groupes

Désormais c'est presque tous les jours que Joséphine vient passer 1h ou 2 avec sa classe. Nous faisons deux groupes et quand Héloïse travaille avec la classe sur le jeu des conjugaisons (avec rappel au tableau noir !), je travaille avec les plus petits qui continuent de venir au CLEF.
Nous nous lançons dans un conte qui se passe dans la mer. Les enfants sont incollables sur les poissons et autres crustacés. Nous faisons l'inventaire des animaux de la mer et commençons à les dessiner. Pendant que les enfants dessinent, je me rends compte qu'ils répètent les conjugaisons que récitent les plus grands (il faut donc que je corrige en direct aussi).
Je reprends une idée que Maman avait utilisée dans sa classe et montre aux enfants comment faire une tortue avec 2 disques de papier agrafés et remplis de boules de papier.
Succès ! Nous nous lançons dans la confection de tortues, de crabes, de pieuvres puis de poissons, baleines et même de langoustes assez réussies.

Il ne nous reste plus qu'à trouver ce qui peut arriver à ce panier de crabes !

Je, tu, il/elle, nous, vous, ils/elles

Ce matin, Joséphine est arrivée avec sa classe de 6ème. Nous nous lancons pour notre premiere séance d'animation avec notre jeu de l'oie.
Le démarrage est un peu difficile. Les enfants ne connaissent pas le principe du jeu de l'oie et ne sont pas habitués à utiliser des jetons pour représenter les équipes (un peu abstrait). Nous commençons donc avec une version simplifiée : uniquement des verbes du 1er groupe à conjuguer au présent.
Au bout d'une bonne demi-heure, les enfants accrochent et nous voyons les bras tomber lorsque le dé ne tombe pas sur le chiffre attendu. C'est gagné, la maitresse nous demande si elle peut revenir plus tot que prévu.

Tsitoko a libéré le soleil

Notre deuxième conte est terminé. Nous avons choisi pour l'illustrer de faire des collages de dessins et d'éléments végétaux (bambou, feuilles...).
Les premiers essais sont concluant même si assez éphémères compte tenu de la température ici.
Ils commencent à se partager le travail et à travailler en groupes mais c'est encore un peu difficile.

Ras le bol des crevettes !

Nous rejoignons la civilisation pour le WE. Fini le menu varie :

Brochette de crevette ou Salade de crevettes ou crevettes a l ail ou crevettes au pastis ou crevettes sauce, OU BIEN ! Brochette de Tazar ou Salade de Tazar ou Tazar a l ail ou Tazar grille ou Tazar sauce,...

Dicton du coin : "Regime crevettes, t es souvent aux toilettes..." A nous les brochettes de zebus !

Sinon, grand soleil, les enfants font des progres et la chanson est au point pour le spectacle final. Nous avons profite de notre jeudi apres midi (repos pour les enfants) pour nous faire accompagner par une dizaine d enfants a la piscine naturelle qui se trouve en amont de l estuaire. Baignade en eau douce et limpide (plus que celle des puits !)

Nouveau conte en perspective

Cette semaine, nous ne pouvons ni publier les sondages off concernant le nouveau conte, ni intervenir sur TV5 monde...

Toutefois, on s autorise a penser dans les milieux autorises qu un conte secret pourrait etre ecrit dans les tous prochains jours... Nous avons pu intercepter un zebugramme (telegramme a dos de zebus) en provenance du bureau de campagne du / de la canditat (e) favorit(e) :

"Tsitoko perdu 2 zebus - STOP - Papa tres enerve - STOP " Fin de transmission.

A lundi

Sambalahy et son ami ont sauve le soleil

"Sambalahy et Rakoto
sont devenus des amis
ils ont sauve la soleil
la sorciere dort jour et nuit."

Oufff !!! ca se termine bien, le soleil est revenu et ce n est pas faux, nous n avons plus de pluie depuis une dizaine de jours.

Mais que fait la sorciere ?

Le soleil est prisonnier d une sorciere qui n aime pas les couleurs !

"... La Sorciere, la Sorciere
La Sorciere n a pas d amis
Elle vole quand il fait nuit
Et dort quand il est midi.

La Sorciere, la Sorciere,
La Sorciere a un chat gris
Il ne mange pas les souris
Mais fait des tours de magie

La Sorciere, la Sorciere
La Sorciere, n aime pas
Les fruits les fleurs les couleurs,
Le soleil elle n en veut pas...

Sambalahy et la Sorciere

Apres 10 jours de travail avec les enfants, le conte est termine et la chanson prete a etre enregistree par notre brillante et tonitruante chorale de 25 petits malgaches (la choregraphie sera disponible sur le DVD !) :

"Sambalahy, Sambalahy,
Sambalay est piroguier,
Le Matin il va pêcher,
Le soir dort sous les palmiers...

Le Programme pedagogique

Grace aux images que nous avons, les enfants ont choisi de raconter une histoire
avec une sorciere qui se passe biensur au bord de la mer, ce qui nous a permis de créer un abecedaire avec des mots trouves dans plusieurs livres de contes sur les sorcieres.
Nous les leur avons expliques et comptons utiliser ces mots pour raconter notre histoire.
Thomas travaille a l ecriture d une chanson avec un sorciere…

Prise de connaissance des lieux

La vue depuis notre bungalow est superbe et nous apprenons a prevoir le nombre
de bouteilles d eau dont nous avons besoin pour tenir une semaine. Nous
continuons notre careme plus longtemps que que prevu puisque nous mangeons du
poisson, du calamar et des crevettes avec un bol de riz a chaque repas… et nous
trouvons que la « societe de consommation » a aussi du bon ! ;-)

Au moment ou nous ecrivons ce chapitre, nous sommes coinces a St Augustin a
cause de la pluie. La piste est impraticable, et la mer aussi, nous ne savons
pas si nous pourrons revenir a Tulear jeudi comme nous l avions prevu pour l
inauguration des nouveaux locaux de l Alliance Francaise.

Le centre culturel accueille des enfants qui sont cette semaine en vacances, ils
ont donc entre 7 et 12 ans a peu pres. Le niveau de francais est tres bas, aussi
bien du cote des enfants que du cote de Victorien, le responsable du CLEF. Nous
avons donc readapte le programme et prevoyons un conte plus simple ici.

Arrivee a St Augustin

Nous sommes donc arrives en ce lundi de Pâques a St augustin par la mer, 4
heures de pirogues, c était un peu long…
La situation ici est tres differente de l Inde, ne serait-ce que par le silence
et le calme dont nous profitons largement la nuit ! Les conditions d hebergement
sont en revanche beaucoup plus rudimentaires puisque nous n avons pas d eau
courante et de la lumiere jusqu a 20h30 le soir. Pas de prise electrique non
plus pour recharger les batteries du PC et de l appareil photo…
L hotel ou nous sommes est tenu par un couple de francais qui ont rejete « la
societe de consommation » et sont venus s installer loin de tout, et avec pas
grand-chose...

Au moment ou nous avons atteri, il y avait un referendum, les malgaches devaient
voter pour 2 choses : le septennat du president (a la place du quinquennat), et
l apprentissage de l anglais dans les ecoles (a la place du francais). Les
resultats sont tombes et prouvent une tres forte volonté d independance de la
population malgache vis-à-vis de la France puisque 80% des votants ont dit oui a
ces 2 reformes. Les hotelliers, majoritairement francais, sont donc tres decus.

Des sourires plein la tête, des kilomètres plein les pattes

Dernière contradiction de l'Inde : Entre envie de rester avec nos nouveaux amis
d'Ashalayam et enthousiasme de retrouver l'ile de Madagascar et de découvrir les
enfants de Saint Augustin.
Heureusement, l'excitation des derniers jours et la cérémonie nous épargnent les
adieux difficiles. Il n'empêche, au moment du départ, les bras qui nous
entourent se font plus pressants, les poignées de mains plus longues. Nous
expliquons qu'il ne nous sera pas possible de revenir avant très longtemps.
Mantosh me souhaite un bon voyage. Un petit de 6 ans me lance « Travel, I Go
Too ».

Nous voilà lancés pour 48 heures de trajet : Dehli – Bangkok – Saint Denis de la
Réunion – Antananarivo – Tuléar – Anakao – Saint Augustin.
Nous en profitons pour trier les photos et les vidéos sous les néons des
aéroports. Bien vite Madagascar et des transferts plus chaotiques. En quelques
heures nous enchainons de l'aéroport de Tuléar en Taxi Brousse jusqu'au port, en
charrette à Zébus avec les sacs à dos jusqu'au bateau à moteur pour rejoindre
Anakao (nous sommes le WE de Pâques et il n'y a pas de liaison plus directe),
nous n'aurons plus qu'à prendre une pirogue d'Anakao jusqu'à Saint Augustin.
Mais c'est pour demain.

My Name Is Mantosh

Nous avons profité des derniers jours pour travailler sur un petit
photo-reportage qui nous permettra de présenter l'Inde et le foyer d'ashalayam
aux enfants des autres pays.
Notre héros s'appelle Mantosh, il a 13 ans et est ici depuis 4 ans, en provenance
du sud de l'Inde. Il s'implique et nous pose beaucoup de question sur les autres
pays. Plus tard, il veut être ingénieur dans les Satellites. Pour le moment, il
étudie dans une école « English Medium » c'est-à-dire où l'enseignement se fait
en anglais, ce qui est déjà un défi en soi.
Avec lui, nous sélectionnons des photos, rédigeons les commentaires. Nous
prenons ensemble le bus qui l'emmène à l'école pour faire quelques photos.
Mantosh et nos appareils photos sont l'attraction pour les passagers du bus et
bien sur à notre descente devant l'école. C'était donc vrai, Mantosh a des amis
français qui font un reportage sur lui !

15 jours avant tout le monde, les résultats des urnes !

Ca démarre mal coté logistique pour la cérémonie ! Nous avions commandé des agendas et des cahiers pour les enfants, en vue de les offrir à l'issue de la cérémonie. Réponse du patron du magasin le dimanche matin « Il n'y en avait pas assez alors je n'ai rien pris ». Et nous voilà parti avec Georges, un dimanche des rameaux, pour trouver des fournitures scolaires.
Finalement, nous arrivons à 13h00 à l'orphelinat avec nos cahiers, nos agendas et presque 250 bananes, à temps pour partager avec les enfants le repas amélioré que nous leur offrons ce jour.
En moins d'une demi-heure (ils sont plus organisés que nous !) ce sont 200
plateaux avec riz au curry, dal, poulet aux épices et bananes qui sont préparés
et distribués.
Vers 13h30, nous préparons la salle où est prévue la cérémonie. Des enfants nous
aident à tendre un grand drap blanc où nous projetterons le montage vidéo
préparé par Héloïse la nuit dernière.
Bam, l'ordinateur plante et nous perdons le travail de la veille. Nous avons la
sauvegarde de la cérémonie… sauf du montage vidéo. Héloïse s'attelle à la tâche
et finalement à 14h00 nous démarrons le spectacle à l'heure.
Chaque équipe est venue avec des accessoires et des déguisements. Certains ont
pensé à une voix off pour conter l'histoire que les autres mimes, les autres ont
apportés des Tablas (tambours) pour rythmer leur présentation. Croyez-nous, 200
enfants, ca fait du bruit et des applaudissements entre chaque saynète. Pendant
l'entracte, le jury délibère. Héloïse passe la vidéo avec les photos du mois
écoulé, ca fait un tabac.

La remise des prix démarre. Les scores sont serrés. Roulement de Tablas :
- Meilleure Histoire : Les filles avec le maillot de bain magique qui transforme
le serpent en prince charmant.
- Meilleure Illustration : Les garçons pour le conte de la Fourmi et ses
paysages.
- Meilleure Présentation : Les garçons avec le conte sur Nasim pour leur
chorégraphie et leur reliure appliquée
- Prix spécial du Jury des Internautes : La Fourmi et le collier magique.
Enfin, le Very Best Indian Tale of the Year revient au conte : Le Riche Nasim
qui passé de mendiant à très riche à force de volonté et de méditation.